Les Arêtes

De tous les réseaux souterrains d’Europe, le plus mystérieux est sans aucun doute celui des Arêtes de Poisson. A défaut d’avoir trouvé sa véritable appellation, son aspect singulier lui a valu ce surnom pittoresque. Sa structure démontre clairement qu’il a été pensé sur plan avant d’être creusé, ce qui est loin d’être le cas pour la majorité des souterrains.

Unique au monde de par sa forme caractéristique, ce dédale de plusieurs kilomètres de galeries n’a toujours pas révélé ses secrets.

De quand date-t-il ? Qui furent ses architectes ? A quoi servait-il ?

Ces questions, aujourd’hui encore, restent sans réponse, car il n’existe aucune trace de sa construction dans les archives et rien ne permet de formellement identifier qui l’a construit..

De nombreuses légendes se murmurent à son sujet dans les cercles d’initiés. En 2007 nos recherches nous avaient conduits à établir la véracité de l’une d’entre elles : la découverte de 5 mètres cube d’ossements humains dans une des galeries, aujourd’hui vraisemblablement murés quelque part dans le réseau. Leur analyse serait sans doute précieuse, mais officiellement personne ne sait où ils se trouvent actuellement. Le labyrinthe souterrain n’est pas prêt de révéler tous ses secrets.


Ce que l’on ne vous dit pas sur les Aretes de Poisson… par lyonsouterrain

 

Les Arêtes de Poisson sont la partie centrale d’un complexe souterrain étonnement plus vaste. En effet, ses limites actuelles ne sont pas ses limites d’origine. Les services de la ville se sont lancés dans son exploration en 1959, et elle a duré environ dix ans avant d’être stoppée. A l’extrémité supérieure du réseau, deux galeries parallèles s’enfoncent sous le plateau de la Croix-Rousse. Étant jugées trop dangereuses elles n’ont pas été déblayées mais tout simplement murées. Il en est de même à l’extrémité inférieure du réseau. C’est le cas pour plusieurs départs de galeries.

Il s’agit là d’un véritable monument souterrain, malheureusement désormais complètement mutilé par le percement du nouveau tunnel de la Croix-Rousse, pour lequel des milliers de personnes se mobilisent (rejoignez-les). Cette mobilisation n’a pu empêcher la destruction partielle du réseau, mais elle a facilité l’obtention d’un diagnostic archéologique, cinquante ans après sa découverte… La portée de ce diagnostic s’avère toutefois, sinon biaisée, bien limitée.
Ce sont au final plusieurs portions d’arêtes, mais surtout une partie importante de sa colonne vertébrale inférieure qui ont ainsi disparu. Il s’agit là d’un drame historique et culturel car on porte atteinte à l’intégrité d’un patrimoine unique dont on ignore tout de l’origine et de la fonction. La présence d’une double colonne vertébrale, en l’occurrence, reste inexplicable.

Cette portion magnifique (et unique) de la colonne vertébrale inférieure
est désormais détruite à jamais…
Pour lors, le diagnostic archéologique n’a pas permis d’éclaircir le mystère…


Derrière les remparts de béton, le réseau poursuit
sa course interminable dans les entrailles de la colline…